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Article – Désir d’enfant : le couple en péril ?

Fragilité

Le désir de procréation relève de l’ordre du vivant auquel appartient notre espèce humaine. Or il peut arriver que la grossesse ne vienne pas … ou s’arrête. Le constat de ce désir non comblé tombe comme un couperet et vient nous redire notre fragilité. Pour les spécialistes, un couple est dit « infécond » si après 2 ans de rapports sexuels réguliers et sans contraception, y compris dans des lieux éloignés de son environnement de vie habituel, il n’a pas donné naissance à un enfant. Un couple sur 7 est concerné.

Désir

Le désir d’enfant active notre soif d’immortalité, notre recherche d’éternité et de survie de l’espèce. Voudrions-nous que cet enfant vienne prolonger notre amour ? Et qu’il arrive de surcroît tout de suite, sans attendre, sans souffrir, sans problème …

Intrusion

« La décision de concevoir un enfant de façon rationnelle et programmée entraine parfois une hâte excessive. Le recours de plus en plus fréquent et précoce, parfois après moins de six mois de tentatives de conception naturelle à des techniques de procréation assistée en est la conséquence. Or ces techniques ne sont pas sans danger pour le couple. Elles supposent des intrusions dans leur intimité sexuelle. Rapports à des moments programmés, modifications corporelles liées à la prise de traitements hormonaux, etc… entrainant une baisse de libido, une désérotisation du couple par la fonctionnalisation des rapports sexuels dont nombre de couples ont du mal à se remettre. » (Robert Neuburger, Le couple – Le désirable et le périlleux, éditions Payot, 2014, p. 112).

Accompagner

Le Conseiller Conjugal et Familial trouve ici son rôle : accompagner le couple en attente et identifier avec lui précisément les causes psychiques d’hypofertilité chez la femme et chez l’homme, et le cas échéant orienter le couple vers un spécialiste de la cause médicale.

Le Conseiller Conjugal et Familial va revisiter avec le couple son mode de vie et ses habitudes sexuelles, mieux saisir sa représentation de l’anatomie génitale. Il va permettre au couple de mettre des mots sur son sentiment d’échec et de culpabilité, et sur cette souffrance conjugale et individuelle, ravivée au quotidien. Il va permettre à la femme de gérer son stress, pour ne pas que son angoisse annule l’ovulation. Présent pour le couple, le Conseiller Conjugal et Familial pourra décrypter avec chacun le rôle de la famille de l’enfance et du lien à la mère, ou encore l’importance accordée aux croyances religieuses.

Guider le couple pour dompter l’impatience, approfondir la connaissance de soi et du conjoint, savoir exprimer ses émotions au conjoint et soutenir l’autre dans ces phases d’incompréhension et de grande souffrance. En effet, « la fertilité est placée sous l’influence des zones cérébrales qui enregistrent et traitent les émotions humaines. C’est une fonction biologique très sensible au stress, à l’anxiété et aux verrous inconscients de l’être humain. Si ces derniers sont trop résistants, les procréations médicalement assistées (PMA) ont peu de chances de fonctionner, particulièrement quand l’identification primitive à la mère a été perturbée » cf Monique Bydlowski http://www.psychologies.com/Famille/Maternite/Desir-d-enfant/Articles-et-Dossiers/Vouloir-un-enfant/Monique-Bydlowski-Le-desir-d-enfant-echappe-souvent-a-notre-volonte

Effet positif

Et ce travail aura un effet positif sur la relation conjugale, puisqu’il permettra à chacun d’améliorer la qualité des échanges, de communiquer sur les attentes de chacun, de gérer les frustrations, de rendre sa gratuité à l’acte sexuel indépendamment du souhait de procréation.