Souffrance
La vie conjugale serait-elle ce supplice des mille coupures, pratiqué dans les lointaines contrées de la Chine ancienne (quoiqu’en vigueur jusqu’en 1905) ? Comment deux êtres qui se sont aimés follement, qui ont envisagé de mettre leurs deux vies en commun, peuvent-ils se blesser et se faire souffrir jusqu’à mettre à mort leur lien ? Comment les conjoints peuvent-ils prolonger insidieusement et malgré eux la souffrance, comme le fit l’opium de nos chinois dans le terrible lingchi (c’est loin de chez nous, ouf !), et ainsi jeter un voile d’indifférence sur les nœuds du lien conjugal et se refuser à voir la réalité en face (là, ça vient jusque chez nous…).
Résonances
Dans la relation de couple, ce qui nous a fait mal il y a bien longtemps peut alors refaire sournoisement surface et abîmer, voire détruire à terme le lien. Des blessures anciennes qui n’auraient pas ou mal été intégrées, assimilées, ont des résonances dans la relation à soi-même et dans la relation à l’autre, et donc à son conjoint.
Equilibre
Subtil équilibre entre deux « moi », tenus par le fil ténu de l’amour, le couple est fragile. Il ne s’agit ni pour l’un ni pour l’autre des conjoints de disparaître, de se fondre dans le grand tout de la fusion amoureuse ou encore de se déposséder de ce qu’il est profondément pour que l’autre occupe la place vacante.
Fruits
Bien au contraire, l’enjeu pour chaque partenaire est de se connecter avec son désir profond, et d’aller patiemment à la rencontre, chez l’autre, de ce qui peut le faire grandir, dans la dynamique de la relation conjugale. Et c’est alors qu’abondent les fruits du lien habité et nourri : litchis de Chine ou pommes bien de chez nous !