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Article – Sexe, addiction et compagnie

Pensez-vous donc qu’il m’aime ? Comment le croire, lorsque j’observe ses comportements que je juge désordonnés. Lui que je croyais parfait et sans faille (c’est moi qui l’ai choisi tout de même et parmi d’autres), lui, donc, prendrait contact avec d’autres femmes virtuelles ou en chair et en os, se masturberait de temps en temps ou quémanderait parfois discrètement sur le net quelques plans cul…

Je suis en colère.

Que lui ai-je donc fait ? Il me parle de tendresse, alors que je ne vois que débauche. Puisqu’il va chercher son bonheur ailleurs, c’est que je ne suis certainement pas « assez », ou encore « trop »… : je ne le satisfais pas, je ne le satisfais plus.

On m’avait vendu une sexualité épanouie, généreuse, or je me heurte à l’aliénation, à la dépendance – dépendance sexuelle, dites-vous ? J’avais cru trouver enfin la paix dans une relation saine : serait-ce avec un être malade que je vis ?

Je ressens injustice et trahison.

Le fossé s’est creusé entre image et réalité, entre l’illusion du couple de mes rêves, sans rides, sans bavures, sans défauts, le couple parfait que l’on contemple dans les magazines et la glaise de nos réalités humaines.

Dans cette période de turbulence, accrochez vos ceintures et retroussez vos manches.

J’ai envie de fuir.

L’équilibre est précaire et tout pourrait basculer. Comment affronter les tempêtes de nos peurs, de nos désirs contradictoires, de nos incompréhensions, de nos déceptions aussi ?

A chacun son chemin.

Nul n’est investi de l’impossible mission de combler son conjoint, de porter son conflit intérieur et de lui faire retrouver confiance en soi et estime de lui-même. C’est à lui qu’il revient de démêler l’écheveau des liens qui l’enchaînent, de trouver de l’apaisement au milieu de ses désirs effrénés et de regagner valorisation et joie intérieure.

Mais à chacun sa part.

Votre relation lui offrira peut-être l’occasion d’oser persévérer, de s’adapter, et d’aller à la rencontre de lui-même, vers sa liberté intérieure, loin de la soif de reconnaissance, de la tyrannie de l’échec ou de la peur du vide.

Le lien conjugal guérit, car il mène au cœur profond qui n’est autre que la part indemne de soi.